Amour et fer à repasser

    L’amour est pour moi un peu comme les équations différentielles du 3ème degré, j’ai toujours eu un peu de mal à comprendre ses tenants et ses aboutissants. Heureusement Philips, dans sa grande mansuétude, m’a donné une des clefs de la love attitude en publiant un sondage sur le repassage. En effet, si l’on croit les chiffres dudit sondage, 64% des Français considèrent que repasser les affaires de quelqu’un d’autre est un signe d’amour et d’affection. Romantique invétéré, je refuse de m’abaisser à laisser les activités ménagères flirter avec l’impalpable amoureux. Je revendique donc, avec une fierté non feinte, l’appartenance au 36 % de français qui considèrent qu’amour et repassage n’ont pas plus de rapports que le groupe Tribal King n’en a avec la musique. J’irais même jusqu’à dire que si l’amour ultime doit passer par le repassage, je préfère y renoncer, et m’arrêter à l’étape de la machine à laver en position essorage, elle a au moins le mérite de joindre l’utile à l’agréable.  Ceci étant dit, il serait dommage de se passer d’une autre révélation brûlante que les sondeurs, avec leur volonté de défricher l’essence humaine, nous ont livré. Ainsi, j’ai appris que 2 % des français trouvent le repassage sexy. Si ce n’est pas un vibrant plaidoyer pour l’euthanasie sélective, je ne sais pas ce que c’est.
    Non content d’avoir publié ce sondage essentiel, Philips lance le premier championnat de France de repassage dont la finale, qui aura lieu à Paris fin novembre, rencontrera le succès qu’elle mérite. Je n’aime pas dire du mal, enfin si un peu, mais bon, soyons franc, pour l’intérêt de la compétition, on repassera. Arf, arf, arf j’ai pas pu résister.
En guise de conclusion, puisqu’on parle ménage, je vous laisse méditer sur la dimension affective charriée par le récurage de la cuvette des chiottes, que nous aborderons dans un prochain message. J’attends avec impatience votre avis sur la question.

Source : metro du jeudi 19 octobre 2006